Après une trilogie sur la mécanique du profit et une conférence décalée sur l’impuissance du politique face au secteur financier, Zoo Théâtre poursuit son travail d’écriture scénique. Avec Points de rupture, Françoise Bloch et ses acteurs explorent ces moments où un être rompt avec le système et/ou le groupe dans lequel il est inscrit pour tracer une autre ligne.
On connait la fable de la grenouille dans l’eau chaude : une grenouille se baigne dans l’eau d’une casserole. Ça chauffe doucement. Et la grenouille, sans s’en rendre compte, s’endort dans son bain. En vérité : elle cuit. Pourtant si cet animal avait été jeté directement dans le liquide bouillant, il aurait trouvé le moyen de sauter et de déguerpir loin du danger. Jusqu’où supportons-nous quelque chose ? Face aux dangers imminents, restons-nous immobiles, endormis dans l’eau chaude ? Ou cette immobilité est-elle un effet d’optique ? Ne sommes-nous pas, effectivement, traversés de sursauts permanents où nous cherchons le moyen de sortir de nos casseroles ? Peut-être même que l’on se prépare au grand saut ? Avec Points de rupture, Françoise Bloch et ses acteurs explorent ces moments où un être rompt avec le système et/ou le groupe dans lequel il est inscrit pour tracer une autre ligne. Quand nous repoussons l’échéance, quelles limites s’atteignent, quels déclics surgissent, parfois in extremis, quel imaginaire grandit au fond de nos cervelles et nourrit la possibilité d’autres issues et d’autres écritures. Car enfin, nous ne sommes pas des grenouilles et d’autres fables sont possibles.